Je me dessèche
Je me dessèche
Mes mains comme des ronces en pierraille. Membranes grèges soumises à la gabelle des ans. Dunes ingrates parsemées de fleurs bistre. Sans sève.
Mes yeux lavés de tous cristaux. Regard écaillé où s'assèche le monde.
Orles étiolées, flétries des gerçures blêmes d’une lente dessiccation. Lèvres serrées en une ligne aride, ma parole se tarit. Bouche cousue.
Corps inculte, défait ; corps en friche, stérile. Toute impatience drainée, je deviens friable.
Ma vie comme une steppe à l’infini. Étanche.
Pascal Tresson (Peaux neuves )
pour Je fane de la plasticienne Rosemonde Dargentolle